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Les Abattoirs
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La réhabilitation du patrimoine historique urbain peut donner d'étranges situations. Ainsi en est-il avec le musée des Abattoirs dont le nom ne paraît pas à première vue fort engageant. Lorsqu'on accepte l'idée d'aller "aux abattoirs", on découvre une réalisation plutôt originale.
En 1825, la municipalité de Toulouse décida de regrouper en un seul lieu tous les petits abattoirs qui se trouvaient dans la ville. Le lieu choisi était à la fois proche du fleuve pour l'évacuation des résidus et assez éloigné du centre de la ville afin d'éviter les nuisances. Urbain Vitry, architecte de la ville, fut chargé de mener à bien le projet (il se fonde pour son édifice sur les proportions de la nef de la basilique Saint-Sernin). Construits entre 1828 et 1831, les Abattoirs furent fermés en 1989 sans qu'on ne sache comment on allait utiliser l'espace ainsi conquis entre la Garonne et le boulevard. Les bâtiments inscrits à l'inventaire des monuments historiques sont rapidement destinés à devenir un musée tandis que la partie à droite devient un jardin public... et la partie à gauche des immeubles d'habitation.
La signature d'un protocole entre la ville, la région et l'Etat en 1992 décide de l'orientation des Abattoirs qui deviennent un musée d'art moderne et contemporain (seconde moitié du XXè siècle). Le concours pour l'aménagement des bâtiments est remporté en 1995 par les architectes Stinco et Papillaut. En 2000, le nouvau musée est inauguré et présente au public plus de 2000 oeuvres dont un rideau de scène de Picasso La dépouille de Minotaure en costume d'Arlequin , la collection Daniel Cordier. A côté du fond propre au musée, des expositions exceptionnelles y sont assurées. Cependant, ce musée est plus qu'un musée puisqu'il a également une fonction documentaire (le fond est informatisé et une bibliothèque sur l'art moderne est créée sur le site des Abattoirs), éducative (nombreux ateliers), créatrice (aide aux artistes).