Les Allées Jean Jaurès ont été baptisées pendant une dizaine d'années les
Champs-Elysées toulousains (nom que porte toujours d'ailleurs une pharmacie située à la moitié de leur longueur). Ce nom résulte en fait de l'histoire originale d'une artère importante de Toulouse.
A la base, les allées (à Toulouse, on met systématiquement un pluriel à ce mot) sont une promenade créée pour joindre la porte Villeneuve au canal du Midi. Elle correspond à la logique des aménagements du XVIIIè siècle qui ont été réalisés autour du Grand Rond avec la création d'artères nouvelles et de grande largeur. Plantée d'ormeaux, cette promenade voit s'installer à son extrémité la plus élevée, au pied de la colline de Jolimont,
l'école vétérinaire de la ville (1834). Elle prend après la chute de Charles X le nom d'allées Lafayette, puis au lendemain de la première guerre mondiale de Jean Jaurès (le leader socialiste fut professeur de philosophie à la faculté de Toulouse et membre du conseil municipal de la la ville). Durant plus d'un siècle, c'est un lieu de convivialité où se rencontrent bistrots, restaurants et lieux pour danser.
Les allées Jean Jaurès changent d'époque durant les années 70 par la volonté du maire Louis Bazerque. Celui-ci veut faire des allées les
Champs-Elysées de la ville en profitant de la perspective qu'offre la colline de Jolimont. Pour cela, on détruit l'école vétérinaire et on prolonge les allées Jean Jaurès par
une grande avenue (qui recevra le nom d'allées Georges Pompidou après la mort du président). Les allées perdent leur couverture végétale pour devenir un
ensemble de 2 fois 3 voies avec des contre-allées tandis qu'un grand parking souterrain est construit au niveau de la jonction avec le boulevard. Une partie des maisons anciennes bordant les allées sont détruites et remplacées près du canal du midi par
de hauts immeubles).
Vingt ans plus tard, l'horizon des allées Jean Jaurès se trouve à nouveau bouleversé avec l'aménagement du quartier de Marengo. Les
Champs-Elysées toulousains se trouvent barrés par la construction de
l'arche de la médiathèque José Cabanis tandis que le bas des allées devient le carrefour des deux lignes de métro toulousaines. Dans le même temps, la circulation automobile se retrouve en partie réduite sur les allées par la transformation d'une voie de cirulation en voie réservée aux bus. Certains réclament aujourd'hui le retour de plus de verdure sur les allées pour lui rendre son aspect originel de promenade.