La Dalbade

L'Eglise de la Dalbade tire son nom de l'édifice qui la précéda et qui aurait été construit par l'évêque Germier au VIIè siècle. Dédié à la Vierge, cette église avait des murs badigeonnés à la chaux (le de albata se francisant en Dalbade). Dépendante de la Daurade, elle est rebâtie et agrandie au XIIè siècle.

Le violent incendie de 1442 qui ravagea le quartier détruisit cette église primitive. L'église actuelle commença a être édifiée dans le style gothique méridional alors que se développait la présence de parlementaires s'installant dans ce quartier proche du nouveau Parlement de Toulouse (1443). Le nombre des fidèles augmente et, dans la frénésie de construction qui s'empare de Toulouse (et de ce quartier en particulier), l'église ne cesse d'être remodelée : réfection de la nef, construction du portail dans le style Renaissance (avec les statues de sainte Catherine et de saint Sébastien), édification du clocher dessiné par Nicolas Bachelier. Avec ses 83 mètres, le clocher doté d'une grande flèche l'emporte sur celui de Saint-Sernin et fait de la Dalbade l'église la plus haute de la ville.

Comme les autres édifices religieux de la ville, la Dalbade connaît des modifications au cours du temps qui en font une juxtaposition d'éléments d'époques différentes. Devenue enfin indépendante de la Daurade au XVIIIè siècle, la Dalbade perd au moment de la Révolution sa haute flèche abattue parce qu'elle nuisait au principe d'égalité. Près d'un siècle plus tard, l'église entend retrouver sa première place en terme de hauteur. La conception d'une nouvelle flèche est confiée à l'architecte Henri Bach qui permet au clocher d'atteindre la hauteur de 91 mètres et de dominer la ville et la Garonne. C'est à la même époque qu'est posé au-dessus du portail d'entrée le tympan en céramique dû à Gaston Virebent qui copie le Couronnement de la Vierge de Fra Angelico.

Le destin de la Dalbade bascule dans la nuit du 11 avril 1926. Soumis à la force du vent d'Autan, la charpente du clocher cède et celui-ci s'effondre tuant le couple de boulangers dont le magasin jouxtait l'église. Décapitée et en partie détruite, l'église redevient un édifice discret (son clocher crénelé n'est pas reconstruit) dont la lourde structure se devine à peine derrière les maisons du quai de Tounis.