Place de Bologne

La place de Bologne représente de manière édifiante les erreurs et les problèmes posés par une certaine forme d'urbanisme. Cette place, et les bâtiments qui l'entourent, a été conçue pour remplacer les bâtiments du vieil hôpital militaire Larrey qui avait gagné le quartier de Rangueil. Une partie des bâtiments fut réhabilitée, séparée de l'espace d'habitat par une grille ; il abrite désormais, à l'ombre des Jacobins, le Conservatoire ; pour le reste, les anciens édifices furent détruits à l'exception de quelques arcades qui constituent l'entrée du secteur réaménagé depuis la place Saint-Pierre. Lors des travaux en 1988, des restes de bâtiments anciens furent découverts et impitoyablement détruits sans que les archéologues aient le temps de fouiller les lieux. Il s'agissait juste d'un édifice de grande importance : le palais des rois wisigoths dont Toulouse fut la capitale tout au long du Vè siècle quand leur royaume s'étendait de l'Andalousie à la Loire.

La place de Bologne tire son nom du jumelage de Toulouse avec cette ville italienne (laquelle aurait financé la construction de la fontaine au centre de la place). Si l'architecture des constructions autour de la place peut plaire, la configuration générale pose un problème puisque cette place est fermée par des grilles et inaccessible à la circulation. Elle apparaît donc plus comme une place privée que comme une place publique... ce qui n'empêche pas qu'elle soit un lieu commode pour certaines activités coupables ou pour les imbibés des bars de la place Saint-Pierre.

Le résultat de toutes ces erreurs donne cette place fermée, froide, sans vie. Avec un siècle d'Histoire détruit sous les pieds.