Le
Pont-Neuf est, comme son nom ne l'indique pas, le plus ancien pont de Toulouse. Franchissant la Garonne sur plus de 220 mètres, il a été du XVIIè au XIXè siècle le seul pont solide permettant de franchir le fleuve.
A la fin du XVè siècle, il ne reste plus pour franchir la Garonne que le
pont de la Daurade dont l'état se trouve encore plus précaire après qu'une pile ait été emportée par une crue en 1507. Cette situation amène les capitouls à lancer le projet d'un nouveau pont entièrement construit en pierres, d'une grande largeur mais sans porter de maisons (comme c'était le cas sur la plupart des ponts médiévaux). Le premier problème qui se pose est celui du financement du fait de l'importance des travaux. Le roi François Ier, venu à Toulouse en 1533, décida la perception d'un impôt exceptionnel pour fournir une partie du financement du nouveau pont. Les premiers travaux commencèrent en 1541 avec des sondages dans le lit du fleuve et la première pierre fut posée le 8 janvier 1544 par Jean de Mansecal, premier président du Parlement.
La construction du pont fut on ne peut plus chaotique et dura pratiquement un siècle. D'une conception avancée, prenant en compte les progrès techniques de l'époque et devant tenir compte des spécificités du site (dissymétrie des rives), le pont cumule les problèmes. Aux erreurs de conception (plusieurs architectes successifs modifieront le projet au fur et à mesure) s'ajoutent les incertitudes des capitouls (en 1551, ils font fare un modèle en bois pour juger de l'aspect final du pont, ce qui suspend les travaux) et surtout les problèmes financiers récurrents (accrus à partir de 1562 par les incertitudes politiques liées aux guerres de religion). Le chantier reprend véritablement au XVIIè siècle avec les interventions des architectes Louis Souffron (1601-1609) et Jacques Lemercier qui donnent au pont
son aspect définitif. Terminé en 1632, le pont sera inauguré officiellement par Louis XIV lors de son passage dans la ville en octobre 1659.
Le Pont-Neuf a connu peu de transformations depuis la fin des travaux au XVIIè siècle. Véritable porte d'entrée dans la ville, il avait été doté sous Louis XIV d'un arc de triomphe côté Saint-Cyprien qui fut détruit en 1860. Sa résistance fut attestée lors de la grande inondation de 1875 alors que le pont était pratiquement submergé par les eaux de la Garonne. Dans les années 1930-1940, quelques travaux permirent de consolider les piles. Pour le reste, l'espace dévolu aux usagers du pont fut sans cesse modifié pour s'adapter aux époques (goudronnement, pose de rails pour le tramway, piétonisation partielle ou réalisation d'une bande cyclable). Les derniers travaux de réfection ont eu lieu à l'été 2008 avec l'amélioration de l'étanchéité de l'ouvrage,
la réalisation de trottoirs plus larges en granit du Sidobre et la réduction à trois voies (dont deux pour les bus).